Quelles solutions pour l’isolation de plancher et à quel prix ?

Prix d’une isolation de plancher 2024

L’isolation du plancher vient souvent en dernier lorsqu’on lutte contre les déperditions de chaleur dans une maison. Pourtant, isoler le plancher permet aussi de faire des économies d’énergie importantes tout en améliorant le confort et l’isolation phonique. Le coût dépend de l’isolant utilisé et de l’épaisseur envisagée.

Le tarif de pose d’un système d’isolation varie entre 30 € et 90 € par m2 selon la difficulté engendrée par les travaux, à quoi il faut compter entre 5€ et 22€ / m² pour le prix de l’isolation phonique. L’isolation d’un plafond est plus onéreuse que l’isolation de murs, par exemple.

Le prix d’une isolation de plancher varie entre 3 et 30 €/m², hors pose.

Le tarif d’installation de l’isolant dépend du matériau utilisé et du type de pose. Il faut compter entre 10 à 60 €/m² en construction. En rénovation, si l’ancien revêtement doit être déposé, vous aurez un surcoût d’environ 10 à 20 €/m².

Pourquoi isoler le plancher ?

La première raison pour entreprendre l’isolation de son plancher est d’améliorer les performances thermiques du sol de la maison. Les déperditions de chaleur par le sol sont d’environ 10% : c’est beaucoup moins que les murs ou la toiture. Mais cela permet d’augmenter l‘isolation de la maison et donc les économies d’énergie.

Ensuite, l’isolation du plancher, notamment à l’étage du logement, permet de réduire les nuisances sonores, car l’isolation est aussi phonique.

Enfin, en isolant votre plancher, vous luttez contre les remontées humides provenant du sol, surtout si le logement est posé sur un espace non chauffé (sous-sol, vide sanitaire…). L’humidité peut entraîner des désagréments comme des moisissures ou des champignons, mais aussi engendrer une mauvaise qualité de l’air intérieur, nocif pour la santé.

Quels sont les travaux d’isolation du plancher ?

Isolation d’un plancher en terre plein

Il existe trois manières d’isoler le plancher lorsque celui-ci repose directement sur le sol (sans vide sanitaire ni sous-sol). La première est plutôt utilisée en construction, les deux autres en rénovation.

• La chape isolante consiste à utiliser un béton auquel on ajoute un isolant. Il peut s’agir de béton cellulaire, d’un mélange de granulats, de polystyrène ou de polyuréthane.
• La pose de dalles isolantes sur la chape, qui seront ensuite recouvertes de mortier, avec un pare-vapeur entre la dalle et l’isolant. Cette solution permet également de remédier aux ponts thermiques entre les murs et le sol.
• La pose sur lambourdes consiste à insérer l’isolant entre des planches de bois (lambourdes) sur lesquelles on pose ensuite un parquet. L’isolant peut être en panneaux, en rouleaux ou en vrac : laine de verre ou de roche, ouate de cellulose, fibre de bois…

Isolation d’un plancher en étage

Ces méthodes s’appliquent aux planchers intermédiaires, mais également aux planchers posés sur vide sanitaire ou sur un sous-sol accessible (le garage par exemple). L’isolation peut être effectuée soit par dessous, c’est-à-dire sur le plafond de l’étage inférieur, soit par le dessus. De manière générale, le prix d’isolation du plafond va de 8€ à 35€ / m² hors pose et varie selon différents critères comme le type de matériau utilisé par exemple, tandis qu’il faudra compter entre 30€ à 100€ / m² selon la technique utilisée concernant le prix pour isoler un garage.

• En rénovation, l’isolation par le dessous est très utilisée, car elle permet de conserver le revêtement de sol du plancher. On utilise alors des rouleaux ou des panneaux d’isolant minéral ou végétal. L’installation d’un faux plafond est recommandée si l’étage inférieur est accessible, afin d’avoir une finition esthétique. S’il s’agit d’isoler un garage par exemple, vous pouvez vous passer d’habillage.
• L’isolation par le dessus est plus contraignante puisqu’elle nécessite de déposer le revêtement de sol (carrelage, parquet, lino…). Elle est cependant inévitable si l’accès est impossible dessous (vide sanitaire trop bas) ou si la hauteur sous plafond de l’étage inférieur ne permet pas d’isoler par dessous. Si le plancher est en bois monté sur lambourdes et solives, il faut démonter les planches afin de poser un pare-vapeur puis l’isolant entre les solives. S’il s’agit d’un plancher non démontable (par exemple en béton), il faudra réaliser une surépaisseur en posant l’isolant sur l’ancien plancher. La nouvelle hauteur du plancher pourra nécessiter une mise à niveau des seuils de portes. Pour limiter la surépaissseur, vous pouvez utiliser un isolant mince multi-couches.

Quels sont les différents isolants ?

Quel matériau choisir ?

Le choix du matériau isolant sera différent selon la technique d’isolation. 

• Pour une isolation par le dessous, il faut privilégier : la ouate de cellulose, la laine de bois, la laine de verre ou la laine de roche
• Pour l’isolation par le dessus, les matériaux les plus indiqués sont le liège expansé en vrac ou le chanvre
• Le liège expansé en panneaux, le polystyrène ou le polyuréthane peuvent être utilisés indifféremment au-dessus ou en dessous. Ces derniers sont les meilleurs rapports qualité/prix et le liège est le plus écologique.

Quelle épaisseur pour l’isolation d’un plancher ?

L’épaisseur de l’isolant à poser sur ou sous votre plancher n’est pas donnée au hasard. Elle dépend de la résistance thermique minimale à atteindre, donnée par le coefficient « R ». Celui-ci est fixé par la réglementation thermique en vigueur, actuellement la RT2012 (bientôt remplacée par la RE2020). Ces règles prévoient des valeurs minimales de résistance thermique en fonction de la zone climatique où se situe le logement. Le R minimal varie entre 2,1 et 2,7.

Pour atteindre cette résistance, l‘épaisseur de l’isolant sera plus ou moins importante en fonction de son propre coefficient de résistance (on parle de sa conductivité thermique lambda). Ainsi, pour atteindre une résistance de 3, il faudra prévoir :

• 90 à 120 mm de polystyrène, de liège expansé ou de laine de verre posés en dessous
• 70 à 100 mm de polyuréthane posé en dessous, voire 60 à 70 mm s’il est posé au-dessus.

Exemples de devis

Voici quelques exemples de devis d’isolation d’un plancher bas, utilisant différentes techniques.

• Vous avez une maison d’une vingtaine d’années dont vous voulez refaire l’isolation. Après les murs et la toiture, vous souhaitez isoler le sol, constitué d’une dalle béton sur terre plein. La surface au sol est de 80 m² et vous vous occupez de déposer le revêtement actuel pour économiser en main d’oeuvre. Votre artisan vous conseille la pose de dalles isolantes en polystyrène, avec un film pare-vapeur, sur une épaisseur de 10 cm. Le coût total du projet, pose comprise, s’élève à 1200 €.
• Vous construisez une maison neuve en ossature bois et souhaitez renforcer l’isolation du plancher bas  d’une surface de 102 m² en optant pour une chape isolante. Votre maçon vous propose une isolation en panneau isolant de mousse de polyuréthane de 100 mm avec un R=4,65, complétée par une dalle en béton armé d’une épaisseur de 15 cm sur polyane. Le devis pour l’isolation s’élève à 2346 € HT et la dalle à 5424 € HT.
• Vous souhaitez isoler le plancher bas de votre cuisine et de votre séjour, d’une surface de 50 m². Ce dernier est en lambourdes et en bois et vous avez une cave accessible située juste en dessous. Votre artisan vous propose d’isoler par dessous en posant des panneaux de liège expansé, pour un coût total de 1100 € HT.

Aides financières et réglementation

Les différentes aides financières

L’isolation du plancher fait partie des travaux de rénovation énergétique soutenus par l’État dans le cadre de la politique pour la transition écologique. Vous pouvez prétendre aux dispositifs suivants :

• Ma Prime Rénov’, distribuée par l’Anah (agence nationale de l’habitat), consiste en une aide forfaitaire calculée en fonction des ressources du foyer et de la zone géographique du logement. Elle ne s’applique pas aux planchers bas, mais peut être mobilisée pour les plafonds de combles (entre 15 et 25 €/m²).
• La prime CEE (certificats d’économie d’énergie) est distribuée par les fournisseurs d’énergie et s’applique aux planchers bas. La subvention peut aller jusqu’à 22 €/m².  
• L’éco-prêt à taux zéro est un prêt pouvant aller jusqu’à 30 000 € sur 15 ans et dont les intérêts sont pris en charge par l’État.
• Les travaux d’isolation du plancher bas bénéficient de la TVA réduite à 5,5%.
• Jusqu’au 30 juin 2022, la prime Coup de pouce isolation peut intervenir à hauteur de 10 à 12 €/m² d’isolant posé sur un plancher bas pour les ménages modestes.

La réglementation à respecter

Pour bénéficier des aides financières à l’isolation, l’isolation de votre plancher doit permettre d’atteindre un seuil de résistance thermique d’au moins 3 m².K/W pour le plancher bas. Vous pouvez viser un R=4, pour un surcoût minime, afin de ne pas avoir à refaire l’isolation de votre maison plus tard.

Par ailleurs, votre isolation devra être posée par un artisan RGE (reconnu garant environnement) afin de pouvoir prétendre aux aides financières de l’État.